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COACH N’DRI KOFFI ROMARIC " JE RETIENS QUE MES JOUEURS ET MOI AVONS REUSSI A NOUS FAIRE PLAISIR… "

   

Au terme de la sortie-détente qu’il a offerte à ses joueurs, en sa résidence privée de la Baie des Milliardaires, le dimanche 2 juillet 2023, nous avons arraché quelques mots au coach de l'Afad-Plateau, Ndri Koffi Romaric dit Roma, pour le bilan de la saison. 2022-2023. Dans cet entretien, il évoque également les perspectives de l'équipe avant la reprise prévue le 20 juillet 2023.

Coach, quel bilan dresses-tu de cette saison 2022-2023, au cours de laquelle ton équipe a terminé 5ème  au classement général de la Ligue 1 LONACI et finaliste malheureuse de la coupe nationale ?

Je pense que nous avons fait une bonne saison. Nous avons réalisé quelque chose de très intéressant. Tout simplement parce que, non seulement, nous avons fini 5ème  en championnat, mais aussi et surtout parce nous sommes "Africains" (NDLR: l'Afad-Plateau jouera la Coupe de la Confédération), après avoir réalisé un très bon parcours en coupe nationale. Par rapport à la saison dernière au terme de laquelle nous avons frôlé le pire, je peux dire que nos garçons ont su réagir comme il le faut, cette saison. Même s’il est vrai que nous pouvions faire mieux.

Es-tu d’accord avec les observateurs qui estiment que tu as fait un pas de géant dans ta jeune carrière d’entraîneur. Parce qu’après avoir sauvé l’Afad-Plateau de la relégation la saison dernière, tu as finalement réussi à la qualifier pour l’Afrique la saison d’après. Non sans oublier tes belles performances avec Zoman FC…

Pas de géant ? Je ne crois pas. Puisque, je suis relativement jeune en tant qu’entraîneur et que je suis encore en apprentissage. Et puis, il n’y a pas que le coach dans le succès d’une équipe. Aussi voudrais-je remercier les dirigeants du club qui ont fait de gros efforts, les membres de mon staff et mes joueurs qui ont compris ce que c’est que la rigueur dans le travail et la discipline individuelle et collective. Maintenant que nous avons réussi une bonne saison, il ne nous reste plus qu'à espérer une très bonne moisson la saison prochaine. Notamment en nous fixant des objectifs clairs à réaliser.

La vérité, c’est que personne ne s’attendait à ce que vous soyez en finale de la coupe nationale…

C'est possible.  Mais, je voudrais vous rappeler que notre métier d'entraîneur nous impose à gagner  tous les matches. C’est vrai que la coupe nationale n’était pas notre objectif au départ. Mais, cela a fini par l’être, chemin faisant. Parce que, les joueurs eux-mêmes en voulaient terriblement. Ils avaient "faim". Ils avaient envie de démontrer qu’ils font partie des meilleurs du pays et pourquoi pas aller rivaliser avec les grands d’Afrique.

Alors que l'Afad-Plateau a, la plus part des temps, démontré qu'elle est la "bête noire" de l’Asec Mimosas, vous avez perdu (0-2) un peu trop facilement la finale de la coupe nationale. Beaucoup d'observateurs se demandent encore ce qui s’est réellement passé…

Je voudrais féliciter, de prime abord, mes joueurs. Et ensuite indiquer que je prends sur moi la responsabilité de cette défaite. Je pense avoir manqué de lucidité et pêché quelque peu au niveau des éléments qui rentrent en ligne de compte. Je veux dire que c’est un match que j’aurais pu préparer différemment. Tout simplement parce que, quand tu joues contre l’Asec Mimosas, ce n’est pas à toi de faire le jeu. Ce n’est pas toi le favori. C’est déjà une première erreur à regretter. C’était donc un élément à prendre en compte pour mieux préparer ce match. C’est dans l’envie d’aller les chercher, d’en finir tout de suite avec eux, que nous nous sommes fait avoir. Nous nous sommes exposés d’entrée. C’est donc clair que cette défaite n’est pas de la responsabilité des joueurs. Mais pour le jeune entraîneur que je suis, j’ai forcément appris de cette finale. Je suis donc armé pour mieux faire la prochaine fois.

Parlant justement de cette finale, vous avez déclaré dans une interview au journal pro-gouvernemental, "Fraternité Matin", que vos adversaires de l'Asec vous ont posé pas mal de problèmes, sans préciser les secteurs de jeu où ces problèmes ont été constatés…

En fait, ce que je voulais dire, c'est que nos adversaires ont mis un point d’honneur à fermer notre meneur de jeu, Kouadio Fulgence. Puis, ils ont tranquillement attendu, avant de nous contrarier. Or, quand tu joues contre une équipe comme l'Asec, c’est tout à fait le contraire que tu fais. C’est pourquoi j’estime que notre copie est à revoir. Il va falloir travailler davantage. En définitive, je reconnais que l’Asec Mimosas a été meilleure que l'Afad-Plateau pendant cette finale. Je reconnais également que nous avons beaucoup de secteurs de jeu où nous avons du boulot à faire. Notamment pour ce qui concerne le secteur offensif.

Que peut-on retenir du système N’dri Koffi Romaric après une saison et demie à l’Afad-Plateau ?

Personnellement, je retiens qu’au fur et à mesure que nous avancions, notre équipe devenait joueuse et très flexible. Autrement dit, quel que soit l’adversaire, nous avons eu une panoplie de choix. Nous avons pu animer le jeu et arriver, à tous les coups, à mettre nos adversaires en difficulté. Que ce soit en système 3-4-4 ou en 3-5-2 ou en 3-4-3, nous avons réussi à nous faire plaisir. Par ailleurs, je sais que construire n’est pas facile. Certes, j'ai déjà passé une saison et demie à la tête de ce grand club, mais construire requiert du temps.  J’espère que nous en disposerons. Tout le monde a vu comment Pep Guardiola est arrivé à gagner la Ligue des Champions d’Europe. C’est parce qu’il a disposé du temps. Ses dirigeants l’ont laissé travailler. Et cela a fini par donner le résultat que chacun a pu constater avec le sacre de Manchester City, cette saison.

Alors que tu espères disposer du temps pour construire, des rumeurs persistantes t’annoncent à l’Asec Mimosas. Qu’en est-il exactement ?

Je n’ai aucune information sur l’Asec Mimosas. Même si ce club reste ma famille sportive. Je vais chaque matin à "Sol Béni" (NDLR: QG de l'Asec Mimosas) pour jouer au Tennis et entretenir ma forme. Mais, j’estime que le coach Julien Chevalier et son staff font du bon boulot actuellement. Pour ce faire, l'Asec ne devrait donc pas avoir besoin de moi.

Cette saison, ton équipe regorgeait beaucoup de jeunes joueurs qui ne sont pas expérimentés pour la plus part.    Comment comptes-tu t’y prendre avant d'affronter la coupe d'Afrique ?

Ma vision est très simple. Je considère que si les jeunes ne jouent pas, ils n’auront jamais l’expérience dont vous parlez. Donc, il faut qu’ils jouent. Mais en même temps, il faut faire du mix avec les anciens. Que ces derniers partagent leurs expériences avec les jeunes qui ne manquent pas de talent. Mieux, ce sont eux l’avenir non seulement de l’Afad-Plateau, mais aussi du football ivoirien.

Avant les vacances, tu as tenu à dire au-revoir à tes poulains en les invitant en ta résidence privée située à la Baie des Milliardaires (à l'ïle Boulay), une station balnéaire abidjanaise de renom. Y a-t-il un message clair derrière cette invitation ?

Oui, le message à l’endroit de mes joueurs est clair. C'était pour leur dire qu’ils doivent croire en eux-mêmes. Ils doivent rêver très fortement. Je sais que tous autant qu’ils sont, sont capables d’y arriver. Pourvu qu’ils s’y mettent franchement. En tout cas, c’est pour moi une manière de créer chez eux l’électrochoc, de les révolter un peu. Je leur ai toujours dit que dans la vie, si tu ne consens pas à te faire mal, tu n’aboutiras à rien. Donc, il est question pour eux de se battre. Que ce soit dans les meilleures conditions ou dans des conditions moins bonnes. Quand tu te bats et que tu fais des efforts, il n’y a pas de raison que Dieu ne se souvienne pas de toi. Par cette invitation, je tenais également à leur dire que je les aime, j'aime le club et ses dirigeants et tous ceux qui ont accepté de travailler à mes côtés. Je profite de l’occasion pour m’excuser auprès de tous. Si j’ai eu à heurter qui que ce soit dans mes propos ou gestes, qu’ils m’en excusent sincèrement. Parce que, je crois fermement que nous constituons une famille. Par conséquent, nous devons être plus que jamais soudés.

Interview réalisée par Jean-Claude DJAKUS et Patrice BEKET 

 

 

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