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N’DRI KOFFI ROMARIC (COACH AFAD-PLATEAU) : "NOUS ALLONS, A COUP SUR, RENFORCER L'EQUIPE"

   

Passé par l’épreuve du feu pour sa toute première saison en Ligue 1 ivoirienne, le premier responsable du banc de l'Afad-Plateau, N'dri Koffi Romaric, est fier d’avoir maintenu son équipe dans l'élite. Dans cet entretien-bilan, l'ancien international ivoirien évoque ses ambitions à court et moyen termes.

Coach, cela n’a certes pas été du tout facile, mais vous avez réussi votre pari qui était de maintenir l'Afad en Ligue 1. Satisfait ?

Ce n’est pas moi qui ai réussi un quelconque pari, mais plutôt les joueurs. Ce sont eux qui sont à féliciter pour avoir compris ma philosophie et mon discours. Ce sont eux qui se sont mis au travail. Je leur tire mon chapeau pour avoir réussi une remontée aussi remarquable.

Vous avez commencé votre mission, avec deux défaites. Il n’y a rien de pire pour briser l’élan d’un départ…

C’est vrai que c’était la première fois d’être sur deux défaites d’affilée. Mais, il était plus question pour moi de mettre les choses en place et de faire de telle sorte que les joueurs puissent adopter ma philosophie du jeu. Il fallait changer les idées et les mentalités et trouver un état d’esprit irréprochable. C’est vous dire que je me suis appuyé sur ces deux défaites pour préparer les rencontres suivantes.

L’un des constats que vous avez faits à votre arrivée, était qu’il y avait un manque criard de fraîcheur physique. Comment avez-vous réussi à remédier à cela ?

Il fallait déjà que l’on joue comme on s’entraîne. Il fallait donc commencer par mettre du rythme à nos entraînements. En cela, les périodes de trêves nous ont beaucoup aidés. Puisque nous avons pu mettre tout le monde à niveau. Avec des matches amicaux qui ont suivi, les joueurs se sont non seulement montrés très disponibles, mais ils ont trouvé une autre énergie. Mais, n’oubliez pas que tout cela est consécutif au travail préalablement mené par mon prédécesseur. Je suis donc venu pour apporter un peu de fraîcheur. Je ne peux que remercier Dieu, parce que le pari était très osé. Beaucoup n’y ont pas cru. C’est pourquoi je tiens à remercier mes joueurs. Car, c’est grâce à eux que nous avons atteint notre objectif.

Quel discours avez-vous tenu aux joueurs alors que vous avez remplacé votre ainé Amani Yao, en qui beaucoup d’entre eux avaient confiance ?

Sachez qu'Amani Yao est mon mentor. C’est grâce à lui que j’ai tout appris à l’Asec Mimosas. Donc, à mon arrivée, j’ai pris le temps d’échanger beaucoup avec lui. Je me suis appuyé sur lui pour orienter mon travail. Je vous apprends que c’était le cas depuis Zoman FC (NDLR : Ligue 2, dernier club du coach Koffi N'dri Romaric). Il m’a toujours assisté. Pour moi, je n'ai donc pas remplacé quelqu'un qui a échoué. J'étais venu tout juste pour apporter un air nouveau. Parce que, les joueurs avaient besoin d’être bien mentalement et de retrouver une certaine confiance.  Je pense qu'ils l’ont bien compris. Dieu merci, la mayonnaise a bien pris au finish. En tout cas, dans mon discours, je n’ai pas manqué de leur dire qu’ils étaient tous bons et qu’ils étaient les meilleurs. Je leur ai fait comprendre que le club ne pouvait pas figurer parmi les meilleurs de la saison précédente, en participant au Carré d’AS, et devenir, tout d'un coup, la lanterne rouge la saison suivante. Cela n’obéissait à aucune logique. Il fallait donc se remettre au travail. Cela dit, je pense, humblement, que j'ai mis les joueurs dans un cadre où ils ont pu mieux s’exprimer.

Vous êtes actuellement un homme soulagé ?

Non, un entraineur ne saurait jamais être soulagé. Puisqu’à peine a-t-il fini une saison qu’il prépare la saison suivante. Parce qu’avec ce que nous avons réalisé cette année, nous serons très attendus la saison prochaine…

Mais, vous êtes, quand même soulagé après cette mission que vous venez d'accomplir…

Bien sûr que je suis heureux du résultat obtenu. Surtout qu’on finit avec une victoire (3-1 contre Korhogo). Je suis soulagé, parce que mon équipe s'est maintenue en Ligue 1. Des dirigeants aux membres du service de communication, en passant par le staff technique et les joueurs, tout le monde est heureux. Et c’est le plus important.

A quel moment avez-vous commencé à croire véritablement au maintien ?

Depuis le jour où j’ai eu la discussion avec le Président Jacques Anouma. Parce que l’Afad est un club qui m’a toujours plu et que je souhaitais rejoindre un jour. En voyant la situation qui était la sienne, je dois avouer que j’étais très peiné et j’en ai même discuté avec mon ainé Amani Yao. Je n’ai donc pas hésité, lorsque j’ai été contacté. Je n’ai pas hésité avant tout, parce que je crois qu’un jeune entraîneur doit oser, prendre des risques. Je me suis dis qu’en tant que jeune entraîneur, il ne me coûtait rien de tenter l’aventure de la Ligue 1 qui est au-dessus de la Ligue 2. Car, quel que soit le résultat, j’aurais, dans tous les cas, progressé. Je n’ai donc pas eu peur avec de telles convictions. Et même, quand j’ai vu mes joueurs dans les vestiaires après les deux premières défaites, je leur ai dit de cesser immédiatement de pleurer. Parce qu’étant derniers, on ne pouvait plus descendre plus bas. Dès lors, il ne nous restait plus qu’à travailler pour essayer de remonter la pente. Et il nous restait plus qu’à faire la magie qui est possible en football.

Que répondez-vous à ceux qui parlent d’arrangement concernant vos derniers matches sans la moindre défaite ?

Qu’ils viennent d’abord regarder nos matches. Parce, que si c’était des arrangements, nous ne serions pas menés, par exemple, à la mi-temps face au CO Korhogo (1-0). C’est dommage que certaines personnes sous-estiment le travail abattu par des encadreurs et des joueurs de notre football local. Pour nous, l'essentiel, c'est de travailler pour que l'Afad ait son mot à dire dans le football ivoirien.

Après avoir atteint votre objectif, tout le monde attend maintenant ce que va donner la suite de votre bail avec l'Afad-Plateau… 

Le Président Jacques Anouma m'avait déjà rassuré que je continuerais si je maintenais l'équipe en Ligue 1. Cet objectif étant atteint, je pense que nous allons viser plus haut pendant la saison à venir. Une chose est sûre, nous ferons en sorte que le club ait la meilleure position possible. Et comme je sais que mes patrons sont de grands dirigeants, je reste convaincu que les moyens seront trouvés pour que le groupe actuel soit amélioré. Nous allons renforcer le groupe, à coup sûr, pour que nous puissions faire une belle saison. Pour finir, je tiens à remercier toute la classe dirigeante de l'Afad-Plateau avec à sa tête, le Président Jacques Anouma pour le grand soutien à ma personne. Bien de choses au Président-délégué, Laurent Boli pour sa franche collaboration. Sans oublier tous mes collaborateurs.  Dieu bénisse tout le monde !

Réalisé par Patrice BEKET

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