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Après un bon moment de mutisme, l'attaquant de pointe de l'Afad-Plateau, Fofana Idriss Junior, a, enfin, marqué le samedi 13 mai 2023, face à Bouaké FC (battu 3-1), à Yamoussoukro, à l'occasion de la 27ème journée de la Ligue 1 LONACI. Dans cet entretien, l'ancien sociétaire de la RFC Yamoussoukro exprime sa joie et se sent "libéré".

Alors, on peut dire que ce but (le 3ème de l'Afad-Plateau) que tu as inscrit dans les arrêts de jeu contre Bouaké FC, t'a libéré. Parce qu'on t'a vu dans une joie indescriptible…

Bien sûr. J'étais vraiment heureux. Parce que, c'est très important pour un attaquant de marquer des buts. Depuis un bon moment, je n'y arrivais plus.  En plus, nous avions impérativement besoin d'une victoire en vue de nous maintenir dans le Big Four afin de jouer le carré d'AS. Il faut aussi dire qu'au moment où je rentrais, nous étions un peu dominés. Et, à 2-1, le match n'était pas encore plié. Donc, avec les consignes du coach Roma, il fallait "tuer" le match. Et Dieu merci, ça m'a souri. Je ne pouvais que manifester ma grande joie.

Ton explosion de joie s'expliquait également par le fait que Yamoussoukro est ta ville natale et que, quelques-uns de tes fans étaient venus te soutenir…

Effectivement, Yamoussoukro est ma ville natale. En plus, j'ai joué dans le club de la ville, à savoir la RFC Yamoussoukro (NDLR : Yamoussoukro FC actuel). En plus des membres de ma famille, il y avait aussi beaucoup d'amis qui ont effectué le déplacement pour me soutenir. Vous comprenez donc que c'était vraiment important de marquer ce but-là. C'est évident que c'était vraiment un défi personnel que je devais relever.

Ce dimanche 21 mai, vous croisez le CO Korhogo à l'occasion de la 28ème journée. Tes coéquipiers et toi, êtes-vous prêts pour rester dans la même dynamique ?

Oui. Nous brûlons d'envie de continuer dans cette dynamique-là. C'est vrai que le COK est en danger, donc tout ne sera pas facile. Mais, nous restons concentrés sur notre objectif qui est de participer à la dernière phase de la Ligue 1. Donc, il n'y a plus de calcul à faire. Il faut gagner tous les adversaires que nous allons croiser. Et comme le COK en fait partie, il nous faut gagner ce match.

On peut savoir ce qui expliquait ton mutisme au niveau de l'attaque ?

Il faut savoir qu'il y a des périodes comme ça chez tout attaquant. Mon objectif, c'est de marquer des buts. Malheureusement, malgré mes efforts, ça ne passe pas. Je n'y pouvais rien. C'est la volonté de Dieu. Le plus important, c'est de ne pas perdre confiance. En plus, j'ai la confiance et le soutien du coach. C'est plus que déterminant chez un joueur d'avoir la confiance de son encadreur principal, de tout le staff et  de ses coéquipiers. Il me revenait donc de garder la tête froide. Et, comme je savais que, tôt ou tard, la donne allait changer, je suis resté digne.

Mais, c'est sûr que tu as dû douter à un moment donné…

Oui. C'est évident qu'un joueur, en plus un attaquant, doute quand il ne marque pas. A chaque match, j'ai des occasions nettes de buts que je n'arrive pas, malheureusement, à concrétiser. Ce n'est pas facile de vivre ce genre de situation.  Donc, le doute s'est installé évidemment. Ce qui est difficile à comprendre, c'est que les occasions de buts que je ratais, je les marquais souvent. Je me posais alors mille et une questions. Mais, pour rester positif, je me disais que la grâce arriverait un jour selon la volonté de Dieu.

N'as-tu pas pensé, un seul instant, à une sorte de… malédiction ?

Nooon. Pas du tout. En aucun moment, ça ne m'est passé par la tête. Je suis un croyant. Tout ce qu'on fait est guidé par notre créateur. Donc, je suis resté positif. Pour moi, c'était un manque de lucidité et de chance. Tout simplement. Je voulais, une fois de plus, insister sur le fait que, n'eut été le soutien sans faille du coach, j'aurais craqué. Parce que, ce n'était pas facile pour moi. Il m'a toujours dit de ne jamais perdre ni espoir, ni confiance. Je voudrais, sincèrement, lui dire un grand merci pour ce soutien indescriptible.

Concrètement qu'est qu'est-ce que le coach Ndri Koffi Romaric dit Roma a changé dans ton jeu depuis ton arrivée à l'Afad-Plateau ?

Il a changé beaucoup de choses en moi. Tactiquement, il est beaucoup rigoureux sur le placement et replacement des joueurs. Il est très exigeant sur ce point-là. Ce qui fait que nous encaissons moins de buts. Parce que, tout le monde travaille sur le terrain. De l'attaque à la défense en passant par le milieu, nous faisons un travail de groupe dans la solidarité. Mieux, ce qui m'a encore marqué chez lui, c'est qu'il ne met aucun joueur au-dessus des autres. Tout le monde est au même pied d'égalité. Il fait jouer la concurrence positive. Et ses conseils, en tant que notre grand-frère et surtout notre devancier dans le métier, sont plus que déterminants pour tous les joueurs. Ancien international de haut niveau, il nous apporte son expérience. En fait, il fait de sorte que la complicité règne entre lui et nous.

Quel est le message clé que tu peux lancer à vos dirigeants et à tous ceux qui te soutiennent ?  

 A mes dirigeants de l'Afad-Plateau, je voudrais les remercier pour le soutien sans faille qu'ils apportent à tous les joueurs. Qu'ils sachent que je suis très heureux de faire partie de ce club-là. Pour moi, c'est un grand club. La rigueur y règne. C'est la raison pour laquelle, je pense que ce club mérite d'aller loin dans ce championnat-là. Nous avons la possibilité de rentrer dans l'histoire positivement à la fin de cette compétition d'élite. A tous mes fans, je leur dis un grand merci pour leur soutien.

Interview réalisée par Jean-Claude Djakus