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GNAHOUA DANIEL (ATTAQUANT, 20 ANS) : "JE VEUX CONSTRUIRE MON HISTOIRE A PARTIR DE L'AFAD-PLATEAU…"

   

Auteur du but de la réduction du score (2-1) pour l'Afad-Plateau contre le FC San Pedro, lors du match de la 29ème  journée de la Ligue 1 LONACI, au stade Robert Champroux, le jeune et filiforme attaquant (20 ans) des Académiciens, Gnahoua Daniel, a fait son entrée dans l'élite du football ivoirien par la grande porte. Nous avons recueilli ses impressions après ce début en fanfare.

Daniel, peux-tu te présenter aux supporters de l’Afad-Plateau en particulier et au public sportif en général qui te découvrent ?

Je suis Gnahoua Daniel, attaquant au sein de la formation de l’Afad-Plateau. J’évolue en réalité avec l’équipe des moins de 20 ans de ce club. C’est là que le coach Romaric m’a remarqué. C’est ainsi qu’il m’a fait l’honneur de m’appeler en équipe fanion. Malgré la défaite, je rends gloire à Dieu pour m'avoir permis de marquer ce but pour mon premier match en élite. Je suis également désolé, car je n’ai pas pu empêcher la défaite. Donc je n’ai pas aidé mon équipe comme je l’aurais voulu. Mais, cela fait partie des aléas du football. C’est pourquoi nous allons nous remettre rapidement au travail pour effacer ce faux pas.

Il y a quand même une grosse satisfaction personnelle malgré la défaite, parce que la Ligue 1 ivoirienne est une compétition très relevée…

Oui. Effectivement, je suis satisfait personnellement. Mais, j’aurais sincèrement voulu une satisfaction collective qui est conforme à l’esprit du groupe. Nous devons gagner ou perdre ensemble. C’est vrai que j’ai marqué, mais le groupe a perdu.  Comme nous l’a répété le Président Laurent Boli (NDLR : Vice-président de l'Afad-Plateau en charge de l'équipe de football) dans les vestiaires, nous avons des objectifs à atteindre. Nous devons donc converger nos efforts pour les réussir. Il faut donc oublier cette défaite et penser aux deux prochains matches. Le premier, contre le Sporting Club de Gagnoa en quarts de finale de la coupe nationale (NDLR : ce jeudi 8 juin 2023 au stade Champroux). Et le deuxième, c'est face au Bafing de Touba; le dimanche 11 juin prochain au Complexe Jesse Jackson à Yopougon (NDLR : 30ème  journée Ligue 1). 

Pour en revenir à tes débuts en élite, il faut reconnaitre que tu n’étais pas du tout gâté. Puisque c’était d’abord face à un adversaire direct pour la qualification en carré d’AS, mais tu entres surtout au moment où vous êtes menés 2-0…

Mon travail, c’est de marquer des buts et j’aurais voulu en marquer plus. Mais, je rentre au moment où nous sommes menés. Cependant, je savais que si je pouvais en mettre un, je donnerais une opportunité à l’équipe de revenir au score en vue d’arracher un match nul au moins. Mais voilà ! Je suis vraiment désolé pour cette défaite. Personnellement, je continue à apprendre auprès de mes grands frères et c’est ce qui est important.

Avant de marquer ton premier but en élite, tu avais déjà réussi à gagner tes deux premiers duels aériens. Peut-on dire que le déclic est venu à partir de ces deux actions ?

Bien sûr. Pour un jeune joueur, gagner les premiers duels te met en confiance. J’ai donc pris confiance avec ces deux actions de jeu dont vous faites cas. Je suis ensuite monté en puissance, encouragé par mes grands frères coéquipiers. J’aurais sincèrement voulu que mon grand frère, Fofana Idriss Fofana, eusse été heureux sur ces deux actions. Mais il n’y a plus de regrets à avoir. C’est aussi cela le football. Retenez que malgré mon apparence un peu frêle, le domaine aérien reste mon point fort (rire).

Et puis, cette troisième tête qui te permet de parvenir enfin au but. Quelle sensation cela t’a-t-il procuré ?

Cela a été une grande libération. Parce que, lorsque je rentrais, le coach m’a poussé à y aller franchement, me faisant comprendre que je pouvais le faire. Et puis, marquer dans un grand match comme celui-là, ce n’est quand même pas rien. En plus, je suis encore jeune et de telle prouesse n’est pas donnée à tout le monde.

Après cela, tu n’auras à bénéficier que de trois petits jours de répit. Puisque dès ce jeudi 8 juin 2023, un autre match au sommet t’attend, face au Sporting Club de Gagnoa, en quart de finale de la Coupe Nationale…

Vous voulez parler de la pression ? Mais, elle est partout cette pression. Je dirais même que c’est notre lot quotidien. Nous sommes des footballeurs et nous devons la supporter. Personnellement, je n’entends pas me mettre une pression inutile. Certes, ce sera face à une grosse équipe comme le Sporting. Mais, nous sommes en Coupe Nationale qui est une opposition à élimination directe, où tout peut arriver. Nous irons donc chacun avec ses chances. Pour moi, un jeune joueur promu chez les pros, c’est une exigence de m’adapter et de ne pas me poser de questions inutiles.

Mais, quand on est auteur de 12 buts chez les moins de 20 ans, on se met carrément dans la peau d’un Zorro. N'est-ce pas ?

Forcément ! Parce qu’il n’est pas donné à tout le monde de marquer 12 buts. Même si c'est chez les juniors. Forcément, cela vous fait pousser des ailes. Mais, contre le Sporting, ce sera un challenge d’une autre nature. J’ai donc conscience que ce ne sera pas facile. Mais, Dieu voulant, je ferai tout pour me mettre au niveau des pros, afin d’apporter ma modeste contribution.

De l’avis de tous, le bastion offensif de l’AFAD aura malheureusement été son talon d’Achille cette saison. Ce qui veut dire qu’il y a une place à prendre. Daniel pense-t-il qu’il a les atouts nécessaires pour prendre cette place-là ?

Je ne parlerai pas, moi, d’une place à prendre au sein de l’Afad-Plateau. Je suis plutôt venu m’aménager une place au sein de cette équipe. Et j’entends tout donner pour cela. Je ne suis pas venu prendre la place de quelqu'un. Nous avons tous du talent et je suis personnellement venu construire mon histoire à moi au sein de cette équipe.

Sur ces trois dernières saisons, il y a eu des histoires fabuleuses à l’Afad-Plateau avec d'excellents joueurs comme David Datro Fofana (aujourd’hui à Chelsea) et David Brou Kouamé. Ce sont deux jeunes joueurs pleins de talents qui, en l’espace d’une seule saison, ont fait leurs trous avant de s’envoler sous d’autres cieux. Il semble qu’il n’y a jamais deux sans trois…

C’est le rêve de tout jeune joueur de pouvoir évoluer un jour en Europe. Fofana est un grand frère et je rêve de marcher sur ses traces, pour partir un jour et aider la famille. Mais, tout commence par l’Afad-Plateau. Avant tout, je veux bien jouer et aider ce club à aller de l'avant. Mon rôle dans l’équipe, c’est de marquer des buts. Donc, s’il arrive que je bénéficie de la confiance du coach, je ferai tout pour le satisfaire. Je suis là pour marquer des buts. C'est le premier des objectifs que je me suis fixé pour ma carrière qui ne fait que commencer.

Interview réalisée par Patrice BEKET

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